Les fonctions exécutives

Les fonctions exécutives : des aptitudes de haut niveau précocement développées

 

De nombreuses études mettent en évidence le rôle positif des fonctions exécutives dans le développement cognitif. Ces aptitudes de haut niveau ont pour fonction principale de faciliter notre adaptation aux situations nouvelles. Or, dans de nombreuses « définitions » de l’enfant intellectuellement précoce (EIP), la capacité exceptionnelle à s’adapter aux situations nouvelles est souvent citée (Sternberg 1988, Lubart 2006).

 

Les fonctions exécutives sont nécessaires notamment quand les routines d’actions, c’est-à-dire les habiletés cognitives sur apprises, ne peuvent plus suffire (Seron, Van der Linden et al.,1999). Elles orchestrent l’ensemble des opérations cognitives (langage, calcul, mémoire, raisonnement...) et nous permettent de planifier et d’agir de manière réfléchie, en fonction des objectifs à atteindre. Elles rassemblent donc les opérations qui permettent la mise en œuvre et le contrôle de l’action. Elles sont sollicitées dans de nombreuses situations comme la nouveauté, la supervision attentionnelle, l’inhibition de réponses non appropriées, le maintien soutenu de l’attention, l’accessibilité à la conscience (Rabbit, 1997).

 

Pour Diamond (Diamond & Lee, 2011), les habiletés des fonctions exécutives jouent un rôle primordial dans le développement de l’enfant et le contrôle de l’inhibition. Les fonctions exécutives siègent dans le cortex préfrontal ventro médian (CPVM) droit, région proche du système limbique. Elles se développent avec l’âge, leur maturation est lente et tardive. Selon Diamond (2013), elles présentent une trajectoire développementale longue et progressive. Leur émergence se situe dans la petite enfance, avec des progressions rapides et importantes au cours des années préscolaires, scolaires et jusqu’à fin de l’adolescence et le début de la vie adulte, notamment avec la consolidation de certaines de ses fonctions comme la flexibilité cognitive.

 

Quelques composantes des fonctions exécutives

 

  • L’inhibition renvoie à l’habileté à contrôler volontairement des réponses, des comportements et/ou des distracteurs dès lors qu’ils deviennent non pertinents ou qu’ils interfèrent avec des actions à accomplir. Pour Houdé (2014), inhiber permet de raisonner en évitant le déclenchement des réponses automatiques au profit de réponses contrôlées.

 

Toujours selon le même auteur (2004), le raisonnement ne suit pas toujours un système logique pur, les erreurs commises ne refléteraient pas le stade auquel l’enfant se rattacherait mais plutôt une faible maitrise de son contrôle exécutif. Ce système dit « exécutif » interviendrait en tant qu’arbitre et contrôleur en cas de conflits cognitifs, lorsqu’il faut prendre en considération les éléments pertinents pour la tâche à résoudre et inhiber ceux qui sont inappropriés. Il permet donc à l’enfant de s’adapter à la tâche en cours et constitue en cela un facteur de flexibilité et de changement.

 

  • La flexibilité mentale requiert la capacité à désengager son attention d’une tâche, d’une procédure ou d’un état mental afin de l’orienter volontairement vers un autre (Miyake, Friedman et al., 2000). Cela permet de passer d’un type de traitement de l’information à un autre facilement et rapidement. C’est donc en modifiant son point de vue ou en portant son attention sur autre chose de façon souple que l’enfant pourra s’ajuster au changement de consigne. Le comportement contraire le conduirait à persévérer dans une mauvaise stratégie.

 

  • La mise à jour des représentations en mémoire de travail renvoie à la capacité à encoder des informations pertinentes, les retenir et effectuer une manipulation mentale (Baddeley, 2012), dans un temps limité.

 

 

Sternberg , R. J. (1988). The triarchic mind : A new theory of human intelligence. New York, Viking-Penguin.

Lubart T., Enfants exceptionnels : Précocité intellectuel, haut potentiel et talent, Ed. Bréal, 2006.

Seron X., Van der Linden, M., Andres, P.(1999). Le lobe frontal : A la recherché de ses spécificités fonctionnelles. In M. Van der Linden, X. Seron, D. Le Gall, P. Andrès, (Eds.),Neuropsychologie des lobes frontaux(pp. 33-88). Marseille: Solal.

Rabbit, P. (1997). Introduction: Methodologies and models in the study of executive function. In P. Rabbit (Ed.), Methodology of frontal and executive function (pp. 1-38). Hove: Psychology Press.

Diamond, A., & Lee, K. (2011). Interventions shown to aid executive function development in children 4 to 12 years old. Science, 333(6045), 959-964.

Diamond, Adele. (2013). Executive Functions. Annual Review of Psychology, 64(1), 135–168.

Houdé Olivier, Le raisonnement, Paris, Presses Universitaires de France « Que sais-je ? », 2014, 128 pages.  

Houdé Olivier, La psychologie de l’enfant, 1ere éd., Paris, Presses Universitaires de France « Que sais-je ? », 2004.

Miyake, A, Friedman, N. P., Emerson, M. J., Witzki, A. H., Howerter, A., & Wager, T. D. (2000). The unity and diversity of executive functions and their contributions to complex “Frontal Lobe” tasks: a latent variable analysis. Cognitive psychology, 41(1), 49–100.

Baddeley, A. (2012). Working Memory: Theories, Models, and Controversies. Annual Review of Psychology, 63(1), 1–29.

 

 

Camille Givet

15 Rue du Louvre, BAL :132

75001 Paris

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